(010) 303-300

Université Nationale d'Architecture et de Construction D'Arménie

ILS ONT VU LA GUERRE AVEC LEURS PROPRES YEUX

En temps de paix s’asseoir et se lever, se réveiller le matin et regarder le soleil semble inutile et normal, mais sur le champ de bataille, c’est comme un miracle. L’étudiant de deuxième année à la Faculté de design, réserviste Hovsep Stepanyan avoue que dans cette guerre, la fonction de l’homme était de se protéger au mieux des coups d’armes que l’on n’avait vu que dans les films : « Il fallait au moins survivre et aider ton ami à survivre », -raconte Hovsep, en se rappelant comment ils ont une fois sauvé la vie d’un médecin dans un abri. « Le médecin sortait déjà, soudain mon ami a pris sa main, a dit : docteur, docteur, une minute, je dois vous demander encore quelque chose, et à ce moment-là, un drone a explosé juste à côté de l’abri. S’il était sorti une minute plus tôt, il n’aurait certainement pas survécu », – raconte Hovsep déjà avec un sourire.

L’histoire de l’étudiant de quatrième année à la Faculté de design Arthur Harutyunyan est également tissée autour des bravoures de nos soldats. Bien que l’alarme aérienne soit prévu pour s’échapper, se cacher dans un endroit sûr, mais, comme le dit Arthur, l’alarme aérienne n’était rien devant la scène de la chute libre de l’avion. « Nous déchargions des camions lorsque l’alarme aérienne a retenti, mais au lieu de courir, nous regardions l’avion explosant de l’ennemi, »- Arthur ne cache pas son excitation.

Où est la frontière entre le réel et l’irréel ? Il est difficile de la déterminer sur le champ de bataille, la mort et la vie marchaient côte à côte et soufflaient secrètement : si tu avances, tu tomberas, si tu reviens en arrière, tu mourras. Mais rien n’était terrible pour notre héros. Tigran savait qu’il pourrait mourir et être blessé. « L’homme a toujours le choix dans sa vie, n’est-ce pas ? Choisir le bien, le meilleur ? Mais pendant la guerre, ton choix ne se mesure que par différents degrés de mal, mais ce n’est pas triste non plus, car tu sais pourquoi tu passes cette voie infernale », – avoue Tigran Hovhannisyan, réserviste, étudiant-designer en système d’enseignement par correspondance, dont chaque muscle du visage s’étire encore de douleur et de regret, avec chaque mot prononcé sur la guerre. Il ne sourit que lorsqu’il se souvient de ses amis, les amis qui sont vivants : « Quand je suis arrivé à Jabrail, mes camarades de classe ont appelé et m’ont dit qu’ils étaient à la frontière avec l’Arménie. Je m’étais tellement réjoui pour eux… ». Ensuite, la raison suivante de se réjouir dans les incendies incessants et la fumée était la télévision.  » Oui, ne vous étonnez pas, lorsqu’on nous a transporté de Jabrail à Ishkhanadzor, là, où nous logions, il y avait une petite télévision ».

Il ne veut catégoriquement pas parler de sa participation aux actions militaires, du chemin qu’il a passé, de ce qu’il a vu et entendu. Et la photo, on ne peut même pas en parler.

20.02.21