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Université Nationale d'Architecture et de Construction D'Arménie

CONNAISSONS NOS HÉROS- ARCHITECTES

Les architectes savent construire, faire prospérer, savent mettre pierre sur pierre, pour que la Patrie soit plus forte et plus sûre. Et ce n’est pas seulement en paix. Après avoir reçu la nouvelle de la guerre, les étudiants de la faculté d’architecture de notre université sont allés en première ligne volontairement. Il y en a beaucoup de noms, beaucoup d’entre eux sont apparus sur le champ de bataille pour la deuxième fois, ils ont également pris part à la Guerre des quatre jours d’avril.

« L’ennemi est le même, mais les guerres étaient différentes », déclarent mes interlocuteurs. Selon eux, pendant la Guerre d’avril, nous n’avons pas compris ce qui s’était passé, et maintenant ce qui se passe constamment. Vahan Harutyunyan, un étudiant de master, dit que notre armée est plus efficace que jamais, à la fois matériellement et en termes d’entraînement militaire, mais la lutte a été inégale. Il dit que la guerre est une situation stressante dans laquelle tous les soldats ne peuvent pas surmonter leurs peurs, leurs angoisses, oublier ce qu’ils ont vu et leurs souvenirs douloureux. « Je suis moi-même devenu plus agressif après la guerre, je ne sais pas si c’est encore sous le stress ou si c’est devenu un trait de caractère », dit Vahan.

« La première chose qui change sur le champ de bataille, ce sont les relations humaines », dit Suren Azizyan, un étudiant de quatrième année, se disant qu’on doit aller sur le champ de bataille après avoir passé en revue ces relations. Vous devez être prêt à donner votre vie pour votre ami, pour celui qui se tient à côté de vous. Si vous hésitez une seconde, vous mourrez ! Au cours de la conversation, Suren a rappelé comment ses compétences professionnelles l’ont aidé. Il dit qu’avec ses conseils et ses instructions, ils ont décidé de l’emplacement des tranchées, construit les escaliers de manière à ce qu’il soit plus facile et plus sûr de monter et de descendre.  » En creusant une tranchée, une mine a explosé juste à côté de moi. Nous nous sommes cachés et personne n’a été blessé. « J’ai dit : ‘Voyez-vous ? Je disais que c’était une bonne tranchée », dit Suren avec un sourire secret.

Lorsque vous faites face à l’ennemi, vous ne ressentez rien, vous voulez juste survivre. D’abord vous voulez, puis vous apprenez déjà et, dans des conditions de danger, d’épreuves, de peur, progressivement, vous devenez maître. Vahagn Hovakimyan, 23 ans, dit que la guerre endurcit les émotions.  » Avant de partir, il faut se préparer, étouffer toutes ses émotions, pour agir plus efficacement. « Aujourd’hui, après être revenu à ma vie civique, j’évalue la situation de manière plus réaliste et plus sobre, j’apprécie la vie que j’ai vécue », avoue Vahagn après avoir combattu pendant 44 jours et être rentré chez lui.

« L’Artsakh, la patrie historique, redeviendra un jour réel, avec difficulté, mais il le deviendra », assurent les gars

02.12.20